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Maouaheb Bouhjar, membre du bureau exécutif de la Chambre nationale des agents immobiliers au sein de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), a souligné l’augmentation des prix de l’immobilier en Tunisie. Selon elle, ces prix n’ont pas diminué, mais ont plutôt connu une hausse de 29 % entre 2020 et 2024.
Lors de son passage ce lundi 10 février 2025 sur les ondes d’Express FM, Bouhjar a détaillé que la réduction des investissements et des projets de rénovation durant la période de la Covid-19 a entraîné un déséquilibre entre l’offre et la demande. Elle a également mentionné la hausse des frais d’enregistrement comme facteur contributif.
“L’augmentation des prix des biens immobiliers et des matériaux de construction a été particulièrement marquée, avec des loyers devenus inaccessibles pour de nombreuses classes populaires. Par exemple, un étudiant peine à trouver une chambre à 200 dinars”, a-t-elle affirmé.
Elle a également précisé que les citoyens recherchent désormais des caractéristiques spécifiques dans les logements, ce qui renchérit leur coût. Ainsi, les loyers dans les quartiers populaires (S+2/S+3) varient entre 500 et 800 dinars. Dans d’autres zones comme El Manzeh et El Manara, les loyers atteignent 900 à 1200 dinars. Un “studio” dans le quartier de Ennasr se loue entre 1050 et 1200 dinars, et un S+2 entre 1200 et 2000 dinars. Dans des zones comme La Marsa et l’Avenue du Lac, les loyers dépassent les 2000 dinars (S+2).
La spéculation immobilière : Un phénomène croissant
Bouhjar a aussi évoqué la spéculation immobilière, où les propriétaires augmentent les prix en raison de la forte demande. Elle a insisté sur la nécessité de fournir des statistiques officielles à jour concernant les loyers et la propriété immobilière afin de mieux comprendre cette dynamique.
Sur un autre plan,Bouhjar a indiqué que de nombreuses familles préfèrent désormais louer plutôt qu’acheter, en raison des prix excessifs de l’immobilier, bien que certaines d’entre elles aient la capacité financière d’acquérir des biens. Ce choix dépend largement de la situation économique actuelle.
Elle a également mentionné la hausse des prix des réservations dans les hôtels durant la saison estivale, ce qui pousse de nombreux Tunisiens à se tourner vers la location de maisons.
En ce qui concerne les solutions pour remédier à cette situation, Bouhjar a affirmé que la disponibilité de terrains constructibles facilite le travail des promoteurs immobiliers. Il revient à l’État et à l’Agence immobilière de l’habitat de jouer un rôle clé dans ce domaine. Elle a également suggéré de réexaminer les taux d’intérêt bancaires, qui continuent d’augmenter d’année en année, ainsi que de renforcer la transparence et la surveillance dans le secteur.
Elle a proposé la mise en place d’une plateforme numérique où les promoteurs immobiliers, l’État et les consommateurs pourraient consulter des informations actualisées sur les prix au mètre carré, en fonction des différents emplacements, afin de garantir des prix justes et transparents.
Bouhjar a également souligné que l’absence d’un bon système de transport public oblige les citoyens à chercher des logements proches de leur lieu de travail ou d’étude, ce qui limite leurs options géographiques. Elle a insisté sur l’importance d’une intervention étatique pour résoudre certains de ces problèmes et encourager les investisseurs.
Finalement et non moins important, elle a recommandé aux citoyens de bien se renseigner et de prendre leur temps avant de prendre la décision de louer un logement, afin d’éviter les pièges liés à des prix excessifs.